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Cinéma c'est donc mon frère

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22 janvier 2008

No country for old men

Il y a des périodes ou il est plus que plaisant d'aimer le cinéma. Ces derniers temps, les bons films sont légion. Et certains d'entre eux passeront presque inaperçus, perdus dans la masse. Mais ceci ne peut pas arriver à un film comme "No country for old men". En effet, tout est proche de la perfection dans le dernier opus des frères Coen. Le casting d'abord, avec un Javier Bardem extraordinaire, idem pour Jones, Brolin et Harrelson ; le tempo ensuite, l'image, le son : les frères Coen n'ont pas vu l'intérêt d'une bande son musicale, et ils ont eu raison. Tout ceci forme leur meilleur film depuis très longtemps et peut-être le meilleur de leur carrière... ce qui n'est pas peu dire. Le scénario n'offre pas de réponse définitive, pas de morale, alors que les sujets sont nombreux (la mort, la vieillesse, la tradition, les vies gâchées....).

En conclusion, la seule question qui se pose est celle-ci : Comment le jury de Cannes a réussi l'incroyable exploit de ne pas récompenser ce film de la palme d'or, du meilleur second rôle au moins...... Bref, un film extraordinaire à voir quoi qu'il arrive.

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15 janvier 2008

Irréversible

J'avais déjà beaucoup aimé Carne et Seul contre tous. Mais irréversible fut un grand choc. J'ai d'ailleurs encore plus apprécié le film à la deuxième vision, une fois un peu débarrassé des réactions épidermiques que provoquent certaines scènes. La construction de l'histoire (inversée) est la justification du film, son essence, car elle permet au spectateur de sortir de la salle avec des impressions ambivalentes : entre perplexité, stupeur, voire contentement, car la fin du film se passe dans une douce quiétude, un bonheur qui semble intouchable. On sort donc du film avec une série de questions dérangeante sur sa tolérance à l'horreur, sur l'oubli, sur la variation de nos émotions (on se surprend à sourire pendant le film). Cette progression de la vengeance insensée à la violence gratuite, à l'euphorie d'une soirée alcoolisée, avant un retour au calme progressif, finissant dans un tourbillon sur fond de Beethoven est en fait l'œuvre d'un immense cinéaste. L'œuvre aussi d'un grand directeur d'acteurs - le trio est vraiment impressionnant - d'un grand photographe. Le montage est bien évidemment une merveille, et l'accompagnement sonore convient parfaitement. Au final, un grand film, qui restera j'espère dans l'histoire comme un objet esthétiquement abouti, et provocateur dans sa construction comme dans son propos ; et pas simplement comme "le film du viol et de l'extincteur" qui est une vision extrêmement réductrice de ce chef d'œuvre.

11 janvier 2008

Into the wild

Superbe objet de cinéma que ce Into the wild. Dans la lignée des films initiatiques, des road movies américains aussi, Sean Penn prouve qu'il a autant de talent derrière la caméra que devant, et dirige ici un Emile Hirsch bluffant. Son héros, pour lequel il manifeste une tendresse certaine, fuit ce rêve américain presque totalitaire pour chercher sa voie. Son parcours passe par différents stades, soulignés par la division en chapitre du film, l'amenant à un acmé inévitable. La construction du film, sans être révolutionnaire (un récit en deux trames se rejoignant pour la conclusion) servent magnifiquement le propos du film. Loin de l'optimisme, voire la naïveté des mouvements hippies et de retour à la nature (que l'on voit d'ailleurs dans le film), Sean Penn (et l'auteur du livre) montrent une nature réelle, dangereuse, violente parfois, belle toujours. Se dégage alors du film une puissance (celle de la nature, des personnages) qui prend au corps, et ce de plus en plus au fur et à mesure que le dénouement approche. Un très très bon film donc, à voir en salle absolument, tant les paysages montrés sont splendides.

22 mai 2007

Ghost Dog

Peut-être le meilleur film de Jarmusch. Forest Whitaker, est impressionnant dans son rôle. Les mafieux décrépis de même. Le film en plus de son casting parfait est filmé de façon extraordinaire, on sort de la séance bloqué sur la musique (comme quoi du très bon rap ça existe, et on peut affirmer que RZA (et le reste du Wu-tang clan) font partie des meilleurs musiciens actuels). Une fois de plus Jarmusch arrive à nous laisser quelques scènes incroyables (le kata sur le toit, la convocation de Louie chez les parrains) le tout sans une once de délire visuel. La relation à trois entre Ghost dog, la gamine et le marchand de glace est superbe, et la confrontation entre le samurai et les mafieux, les deux camps complètement dépassés par le cours du temps est assez impressionnante aussi. Bref, attention chef d'œuvre, à voir ou re-voir (plusieurs fois) dès que possible.

19 mai 2007

Still life

Still life est un film contemplatif... il est même assez caractéristique de ce que beaucoup de spectateurs reprochent au cinéma asiatique (ou du moins reprochaient, avant l'arrivée des chinois volants) : lent, peu bavard, scénario minimaliste... chiant quoi !
Mais voilà, un film peu être lent, quasiment muet et doté d'une histoire qui tient en une phrase (ici : c'est l'histoire d'un mec qui cherche sa femme et d'une femme qui cherche son mari) et ne pas être désagréable pour autant.
Sur fond de déplacement de populations et de villes englouties pour cause de gros oeuvre national à tendance fortement aquatique, le film nous montre la vie des chinois des villes autour du barrage des trois gorges. Ceux qui ont réussi, ceux qui survivent, ceux qui ont l'air absent, et ils sont nombreux, comme si il n'avaient jamais eu l'intention de vivre.
Sans sombrer dans le misérabilisme, le cinéaste nous plante un décor de société joyeusement désorganisée, ou la seule présence de l'état se trouve dans la peau d'un directeur d'usine impuissant, et dans les peintres qui annoncent d'un symbole quelles baraques seront détruites avant la prochaine crue artificielle.
Et c'est là un point important du film : l'état est désorganisateur, destructeur, il n'est plus facteur de progrès depuis longtemps.
Cette toile de fond pour intéressante qu'elle soit ne compense tout de même pas quelques défauts: le scénario croisé de ces deux êtres reste très limité,et la lenteur parfois excessive du film nuit certainement à la concentration du spectateur.
Malgré ces petites réserves, le film est à voir.

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Cinéma c'est donc mon frère
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